Dans son Retour en Normandie, Nicolas Philibert revient 30 ans plus tard sur les traces de René Allio qui avait tourné, dans cette campagne de la Suisse normande, le fameux Moi, Pierre Rivière, …. A l’époque, tous les acteurs principaux avaient été recrutés parmi la population locale. Un jeune homme timide et renfermé avait obtenu le rôle du fameux assassin, Pierre Rivière. Ce jeune homme était Claude Hébert. Quelques années plus tard, il était le jeune kidnappeur de La Drôlesse, de Jacques Doillon, un des films les plus émouvants que je connaisse. Après quelques années passées à Paris, il avait renoncé au théâtre et au cinéma. N.Philibert le cherchait et raconte dans son documentaire comment il a recueilli, à son sujet, les témoignages les plus contradictoires: on le disait mort, certains disaient l’avoir vu en Normandie quelques semaines plus tôt, d’autres racontaient qu’il était parti au Canada, qu’il vivait dans les îles, … Et puis, Claude Hébert réapparaît. Après avoir émigré dans une communauté au Canada, il est devenu prêtre et il est aujourd’hui missionnaire en Haïti. Il parle de sa foi et de son expérience du théâtre. Celui qui parle est loin du jeune homme étranger au monde qui tenait un journal d’introspection: c’est un homme épanoui et apaisé. Parcours intéressant, riche et émouvant témoignage de vie, quand on les place sous l’éclairage de ces deux rôles impressionnants.1
N. Philibert, qui avait été assistant sur le tournage de Moi, Pierre Rivière, … rend un très bel hommage filial à René Allio et à tous ces acteurs amateurs, anonymes, qui ont joué ce drame.
Le film est disponible sur www.universciné.com