Mars 2010. NY. C'est ma première visite à l'International Center of Photography, petit musée/galerie moderne, au croisement de l'avenue des Amériques et de la 43e rue.
J'y découvre une très belle exposition des photos de Miroslav Tichy. Assis dans une petite salle obscure, je suis captivé par le film qui présente l'artiste. Sa fascination pour les femmes. Prises en photo - fantasmatiquement capturées - avec des appareils de fortune, le plus souvent confectionnés par Tichy lui-même, personnage d'artiste intriguant, dérangeant. Sous le régime communiste, il était régulièrement arrêté par la police de sa petite ville de Tchécoslovaquie, pour trouble à l'ordre public, notamment lors des célébrations du 1er mai. On le mettait au frais, en prison ou à l'hôpital psychiatrique voisin. Pathétique clochardisation de l'homme. Aujourd'hui, il est reconnu dans le monde entier (expositions à Paris, Zürich, Sidney, NY, ...).
Étrange destin de cet homme qui a continué a travailler dans le plus grand dénuement, que l'on voit vivre aujourd'hui presque comme un clochard manifestement en grande détresse, dans un grand abandon physique, et qui nous offre cependant une véritable vision d'artiste, profondément émouvante, d'une nostalgie folle.