La maison de Jean est un film de Valérie Garel. Un film sur son père, Jean Garel, et sur la vie de ce moulinage dont il avait hérité, qu’il a fait tourner jusqu’à la faillite, et qui a disparu avec lui. Le film est étrange mais remarquable, cruel mais admirable règlement de comptes avec un père, avec l’enfance, avec le passé.
J’ai eu la chance de rencontrer Valérie Garel cet été 2011, au Champ la Lioure. C’était une belle rencontre, qui ne s’oublie pas.
Je déambule à travers la propriété familiale en Ardèche, où cinq générations se sont succédé à la tête de moulinages, usines textiles qui fabriquaient la soie. C’est l’hiver. Le lierre s’enroule autour des fenêtres béantes. Le constat de délabrement avancé des bâtiments est cruel. J’évoque la vie de mon père, dernier patron du lieu, nos relations houleuses, et cela dès le jour de ma naissance ! Je me promène maintenant dans sa maison. Chaque pièce respire encore sa présence et témoigne de son goût pour les agencements insolites. Au fil de la narration se dessine un portrait, qui se révèle être le dernier. [Sednafilms – 2010] – Voyez aussi le web, ici et encore là.