J’ai rencontré Dante en 2006, quand je l’avais invité à Lille pour diriger ses oeuvres, les commenter, les expliquer et faire partager sa musique. Nous avions eu le premier contact par son éditeur, je pense. Le Madrigal de Lille, que je dirigeais alors, avait à son répertoire une série de pièces que nous aimions beaucoup, notamment les Cantos (sur les poèmes de Garcia Lorca), la série de Noëls populaires d’Amérique du Sud, les Cantos andinos.
L’idée avait donc émergé rapidement d’inviter le compositeur, ce qui n’était pas si simple parce qu’il vivait alors à La Gomera, une des îles canariennes. Son voyage fut épique: à l’aube le bateau pour Gran Canaria, l’avion jusqu’à Madrid, puis le transfert manqué vers Bruxelles où je le vis finalement arriver après minuit.
Dante Andreo est Argentin, mais il partage sa vie entre l’Espagne et Buenos Aires. Il est aussi, la plupart du temps, dans tous les coins du monde hispanophone pour diriger des ateliers, des concerts.
La rencontre du mois d’avril 2006 fut mémorable: la valise de Dante était perdue, nous sommes rentrés à Lille vers 2 heures du matin, il s’agissait de lui trouver des affaires de secours pour le week-end et de lui permettre de se reposer après ce si long voyage. Je ne rapporterai pas ici les occupations que nous avons eues, l’atelier de chefs, la master-class, le concert … L’essentiel n’est pas là. Le plus important reste la gratitude que j’ai pour lui – et que tous les chanteurs ont partagée, je le sais: nous avons rencontré un homme d’une immense simplicité, d’une grande modestie dans son expertise, d’une générosité sans égale. Il est devenu un ami. Et sa musique contine à nous enchanter.