Pierre Alechinsky raconte son premier voyage au Japon. Il avait 27 ans. Jeune peintre, il était fasciné par la calligraphie japonaise et voulait rencontrer les maîtres de l’art. Lors d’une de ces rencontres, il interroge le calligraphe : quel conseil peut-il lui donner ? a-t-il un secret pour pratiquer cet art ? La réponse que reçut Alechinsky lui parut, dit-il, dérisoire de prime abord. Le maître lui dit : « il faut seulement être bien assis et bien respirer. » J’aime cette leçon – qui n’a rien de dérisoire, comme le peintre l’a compris par la suite : dans sa simplicité, et dans l’attention qu’elle porte à deux éléments essentiels – la posture et le souffle, elle est parfaitement adaptée à l’art du chanteur.