Dans le cours de ce très beau documentaire, il est dit: Une chanson bien construite vaut 100 discours. La force de la chanson est extraordinaire, elle réveille les consciences, porte la parole et la colère, les espoirs du peuple, et s'imprime dans les mémoires. Un peu plus loin, un chanteur (JuanaFé) ajoute: Si nous sommes capables de nous réunir pour danser, pour faire la fête, alors, quand viendront les moments difficiles, il sera probablement plus simple de nous rassembler parce que nous nous reconnaîtrons comme ne faisant qu’un.
Tâchons de nous en souvenir...
« Il n’y aura pas de révolution sans chanson » est un voyage musical à travers le Chili, une réflexion sur le pouvoir de la musique et une analyse des différentes formes qu’elle a pu prendre à travers son histoire, des années 70 à aujourd’hui.
Depuis plusieurs années, je passe deux semaines en Allemagne, à Dresde. Comme mon séjour s’écoule en général dans les premiers jours de mai, le printemps est à son plein et couvert de chants d’oiseaux. En 2016, j’ai enregistré pour la première fois un rossignol virtuose qui, obsédant, sonnait le réveil chaque matin dès l’aube dans le jardin de la résidence étudiante où j’abrite mon séjour studieux. Mais ce sont les merles qui occupent, chaque année, la plus grande partie de l’espace sonore. Dresde est bien arborée, les environs sont comblés de jardins, les bords de l’Elbe cachent des trésors de potagers et de vergers, et la forêt toute proche – la Dresdner Heide, est immense.
Dès mon premier séjour, j’ai été intrigué par le chant des merles saxons. Il me semblait que ces oiseaux-là ne chantaient pas la même partition que les merles de mon jardin lillois. J’ai posé des questions autour de moi, j’ai fait part de mon étonnement, sans trouver de réponse formelle à ce qui n’était – peut-être -, qu’une impression mais que je voyais confirmée d’année en année.
Jusqu’à ce que je découvre, par hasard, une communication au Collège de France1 de Martine Hausberger, de l’Université de Rennes. Elle est éthologue et, avant de s’intéresser au cheval, a longtemps étudié le chant des oiseaux, le rôle des relations sociales dans leur apprentissage. Elle confirme bien que les oiseaux ont, en quelque sorte, des « zones dialectales » de l’ordre de 150 km². Les chants sont donc différenciés, la transmission joue ici un rôle majeur, l’apprentissage n’est donc pas le même dans mon jardin du Nord de la France et en Allemagne. J’avais donc « entendu » juste. Au-delà de la petite satisfaction due à ce succès, j’ai été touché de comprendre que, dans chaque région d’Europe, il est possible d’entendre une infinie variété de chants, non seulement en fonction des espèces, mais – au sein d’une même espèce – en fonction du petit « pays » de chaque oiseau. La découverte est donc permanente.
Après L’expressivité du sensible I et II, voici la première et courte présentation du travail que nous proposons aujourd’hui, Thierry Heynderickx et moi, aux chanteurs, chefs de chœur et ensembles constitués. C’est une première approche, un chantier que nous souhaitons développer, dans la ligne de ce que j’ai explicité dans les deux premiers posts.
Ce post fait suite à L’expressivité du sensible. J’en tire des pistes de travail pour les chanteurs/chanteuses.
La recherche des sources d’expressivité dans la voix incarnée/incorporée. Le rapport au souffle, qui est la clé, le vecteur, l’instrument véritable. Le rapport au corps comme instrument complet, non clivé, « organisme-personne ».
Travailler sur les micro-mouvements (intérieurs et extérieurs). Développer l’attention, l’écoute interne, individuelle, mais aussi collective, en pratiquant les échanges de micro-mouvements (mobilisation pour autrui, de l’épaule, du cou, de la tête, du bassin, etc …).
Partager la sensation du toucher ; de la chaleur, …