En arabe, nous apprend Jacques Berque, les noms des deux becs de la plume signifient l’humain et le bestial.
Il continue :
Il faudrait savoir lequel des deux est le flanc animal. Je crois que c’est le gauche… Il faudrait savoir si ça correspond au côté par lequel on monte sur le cheval. Pour les Arabes c’est le côté droit. Nous, nous montons à gauche de la bête. Le côté « bestial » pour la vieille poésie arabe, je gage que c’est celui par lequel on ne monte pas, donc, pour les Arabes, le gauche est justement celui par lequel, nous, nous sautons en selle. Il y a donc le côté humain, par lequel le cheval se tourne vers le cavalier qui l’enfourche en sautant de ce côté-là, et le gauche qui reste indompté. Or observez que c’est également de droite à gauche que va l’écriture arabe, comme par hasard…
Jacques BERQUE, Les Arabes, l’Islam et nous, p.41