Juin 2012. Je me souviens de mon voyage à travers la haute Castille – Valladolid, Palencia, Salamanca 1, Toro, Tordesillas, … – la cathédrale de Palencia, les châteaux-forts, la procession du « Corpus » à Medina de Rioseco, la petite église de Wamba avec son choeur mozarabe, ses chapiteaux romans, son ossuaire. Les petits édifices romans, dans les villages, si nombreux, si beaux, perdus au milieu de nulle part. Soufflait un vent glacé; du soleil par intermittence quand je roulais à travers la campagne entre Pollos et Fuentesaùco, sur le plateau désert. Les clochers de Salamanca émergent, bien visibles sur l’horizon alors qu’on descend à peine du plateau et que ce sont encore des champs partout. Où est la ville ? On y entre brutalement.
Je me souviens de cette soirée, la petite hostellerie tout contre la Plaza Mayor, le froid de l’ombre, la fatigue. Puis la cathédrale, les églises, baroques, surchargées, folles, les bâtiments de l’université où j’aurais dû venir étudier – mais c’était il y a longtemps. Les illuminations sur la place pleine de monde joyeux, les jeunes, les familles qui déambulent malgré la fraîcheur nocturne et l’heure tardive. Le petit matin désert, un café, vite.
Puis Toro encore, où je revois la collégiale, le portail polychromé, cette Vierge à l’enfant si émouvante qui a vu passer tant de pélerins au cours de tant de siècles. Et le plateau, encore et encore, à perte de vue. Trop de ciel ! ai-je dit. Trop de ciel et pas un seul endroit pour échapper à la vengeance divine ! Ils ont ri. Et tous ces clochers, et ces couloirs venteux des petites villes où les hirondelles lancent des voltes stridentes. Et, toujours, le vol apparemment malhabile mais parfaitement virtuose des cigognes qui nichent à l’année au sommet de toutes les tours.
- Voyez ICI le splendide tour nocturne virutel dans la ville.