A la page 37 de ce captivant petit récit de Michaël Ferrier (Kizu [La lézarde], éditions Arléa), je note quelques lignes qui éveillent un écho dans le cahier que je remplissais il y a de nombreuses années.
Sans doute avons-nous tort, lorsque nous parlons de notre vie, de n’en retenir que la face la plus visible, les arêtes tranchantes, les épisodes dramatiques ou spectaculaires. Nous privilégions ce que tout le monde peut voir, ce qui est évident. Il faudrait pouvoir descendre dans l’épaisseur des jours, passer de l’autre côté de l’existence, sous l’écume des phénomènes. Etablir avec patience et minutie le décompte des séismes intérieurs, tenir le répertoire des cataclysmes inaperçus.
J’aime ce calme et patient recensement des tremblements du coeur, des sens et de l’esprit. Notre vie s’y retrouve toute entière.