Dans les débats sur la durabilité – entendue comme la faculté de durer dans le temps, d’être pérenne – la programmation de l’obsolescence1 qu’organisent les industries des biens de consommation est sans conteste le modèle le plus pervers.
Si le soi-disant « progrès » avance avec un tel rythme, note Günther ANDERS, c’est que l’industrie telle qu’elle est devenue ne poursuit pas d’autre but que de livrer à l’obsolescence aussi vite que possible ses produits déjà vendus afin de garantir ainsi la continuité de sa production. (…) Si progrès désigne encore quelque chose, c’est alors le progrès dans la fabrication du périmé.2
- Voir aussi, beaucoup plus largement, l’ouvrage capital de G.Anders, L’obsolescence de l’homme – Sur l’âme à l’époque de la deuxième révolution industrielle (tome I, 1956) et L’obsolescence de l’homme – Sur la destruction de la vie à l’époque de la troisième révolution industrielle (tome II, 1955-1979)
- Philippe INVERNEL, Préface à G.ANDERS, La haine à l’état d’antiquité, p.19