Des génocides et guerres civiles.
Pour guérir les blessures des guerres fratricides, des violences de toutes sortes, comme pour prévenir leur résurgence, il est essentiel que l’histoire, que les histoires individuelles soient dites et soient entendues. Le devoir de mémoire est donc aussi un devoir de reconnaissance, avant d’être le devoir du souvenir. Il est important de mesurer la difficulté de cette parole, tant de la part des victimes que de la part des bourreaux. D’un côté parce que les victimes y revivent leur souffrance et de l’autre parce que le silence semble être le seul moyen pour les bourreaux de survivre à leur inhumanité.
Mais pour que la souffrance des uns et des autres soit un jour vivable, elle ne peut pas être oubliée, encore moins niée : il faut qu’elle soit dite et reconnue en tant que souffrance. Des deux côtés, victime ou bourreau, pour leur réconciliation, pour que les peuples fratricides puissent à nouveau vivre ensemble, la parole partagée aura le premier rôle.
Voir aussi Alternatives non violentes, n° 137 (décembre 2005), Les défis de la réconciliation.
Et un article intéressant de Barbara CASSIN, Politiques de la mémoire, in Multitudes n°6, sept.2001