Le monde, comme nous l’a appris le philosophe Edmund Husserl, naît d’une « prestation subjective », d’un flux ininterrompu de conscience, d’une donation de sens.
Que surviennent un accès de lassitude, une baisse du ton vital et le vaste ensemble à l’édification duquel nous travaillons sans relâche ni cesse, se défait. Il n’en reste qu’un détail.
Pierre BERGOUNIOUX, Les restes du monde, p. 59
Ce détail, par la mention duquel Bergounioux clôt son petit ouvrage, me parle: c’est précisément l’objet, l’image, l’instant à partir desquels tout peut renaître. L’élan du créateur, comme celui du souvenir. Son isolement, sa fragilité ne sont rien devant sa puissance d’évocation.