Aujourd’hui, nous sommes en réalité pauvres par surabondance d’images et d’impressions. Nous avons éparpillé notre amour et l’avons ainsi mis à l’écart. Nous avons fait exactement le contraire de ce que font les abeilles. Nous avons dispersé le pollen sur des millions d’objets et, malgré la petite voix qui nous dit le contraire, nous espérons sans cesse qu’un jour nous aurons assez de temps pour remplir nos ruches vidées.
Boris PAHOR, Pèlerin parmi les ombres, p. 17