J’annote et j’extrais les pages du Journal de Georges Séféris. Passionnante lecture, étonnante aussi parce qu’on peut y lire, dans des pages écrites il y a 60 ans déjà, des considérations d’une extraordinaire actualité, sur l’état de la Grèce.
Et puis, ceci, qui m’interroge [11 octobre 1943]:
Les fleuves ne sont guère réconfortants, ils exigent qu’on soit heureux. Cela vaut pour la Seine, la Tamise, comme pour le Nil. Les fleuves, en coulant, nous laissent toujours à la traîne, avec nos amertumes, nos épreuves, nos désespoirs. La mer libère. Un homme sur la berge d’un fleuve: l’une des images les plus tristes qui soient.