Goethe évoque le poète persan dans ces vers magnifiques:
O Nisami ! – doch am Ende
Hast den rechten Weg gefunden;
Unauflösiches, wer löst es ?
Liebende sich wieder findend.
Ô Nezami – en fin de piste
As-tu trouvé la bonne voie;
L’irrésolu, qui le résout ?
Les amants qui se trouvent.
Goethe, West-östlicher Divan
J’aime beaucoup cet « irrésolu », c’est très beau. Nezâmî de Gandjeh est un merveilleux conteur, un des plus grands poètes persans.
Ce chantre en langue persane d’une vallée de l’Azerbaïdjan fut le plus grand poète narratif de l’Islam de son temps (…) Les récits de Nezâmî sont la quintessence des Mille et Une Nuits: ils constituent le cycle narratif historiquement reconnu, en Islam d’Orient du XIIe au XVIIe siècle, comme le véritable chef-d’oeuvre de ce genre particulier – pour le style, pour l’intention, pour le sens surtout.
(extrait de la Préface de M.Barry à sa monumentale traduction du Pavillon des Sept Princesses, Gallimard, coll. Connaissance de l’Orient, 2000).
Il faut s’armer de longue patience et de persévérance pour entrer dans ces récits – 470 pages, mais l’étude qui les complète, sur le poète, sur l’épopée et ses gloses, est passionnante.