Un mot encore, sur le désir. Ou plutôt deux.
D’abord, il y a clairement un rapport entre le désir et le temps. Le désir s’inscrit dans la durée. Désirer s’effectue dans le temps, dans le temps du désir, justement.1 Le désir a ce point en commun avec la musique, le temps est le point de rencontre entre le désir et la musique. Mais autant le plaisir est dans l’immédiateté, dans la recherche compulsive de la réalisation instantanée, autant le désir me semble de l’ordre de la maturité : il gère l’inachevé, le perfectible.
Ensuite, si le désir est de l’ordre de l’inachevé, c’est bien dans une perspective dynamique : la poursuite de son objet est permanente, elle est le mouvement même qui anime la pratique. Il ne s’agit donc pas d’un inachevé à l’image d’un chantier abandonné, mais d’un inachevé stimulant, dynamique, qui motive la recherche permanente …