Je me mis à lire à en perdre la tête. Je commençai par disparaître du monde connu dans l’abîme passif de la lecture ; mais bientôt, je me découvris une passion pour les choses dont parlaient les livres, ou qui les entouraient, car elles me tiraient de ma stupeur. C’est de la plus proche bibliothèque que j’appris toutes les choses surprenantes, dont quelques-unes, mais assez peu, provenaient en fait des livres eux-mêmes.
Annie DILLARD, Une enfance américaine, p. 119