Je suis né dans une rue montante et droite, qui est rue de passage. Je suis né en donnant de la voix, plus fort qu’un autre enfant. C’est le seul souvenir qui soit lié à ce jour. Le récit de ma naissance veut aussi que mon père ait craint une substitution d’enfant dans ces chambres anonymes et que mon identité indiscutable n’ait été rétablie que par la voix un peu rude de ma grand-mère paternelle appelée à la rescousse de cette reconnaissance tardive.
Je n’ai jamais su si ce jour d’octobre avait été beau. La nuit était déjà venue et je suis entré dans un monde nocturne.