Ernst JÜNGER écrivait: Je n’ai pas un grand talent d’écrivain, pas même un talent moyen, mais je suis un homme à part. [Soixante-dix s’efface (1986-1990), p. 298]
Quel est l’homme qui ne serait pas « un homme à part » ? Au moins, n’est-ce pas le rôle du pédagogue de faire apparaître cette évidence pour chacun ? Même un talent moyen fait un homme à part !
Et pourtant [je notais ceci le 8 août 2004] seul celui qui en a la pleine conscience – cette conscience de l’étrangeté de son rapport au monde, de la singularité de ce rapport, peut déclarer : je suis un homme à part. J’ajoute aujourd’hui: sans doute est-ce l’enjeu de la pratique artistique que de rendre évidente la position, la posture d’homme à part.
Mais « à part » de quoi ? De qui ? Il faut creuser et développer cette intuition, d’évidence.