Dans le film d’Eric Pauwels, qu’il a précisément intitulé Les films rêvés (2009), [disponible sur Universciné], à 7’30 », Jean ROUCH parle du Potlach:
C’est le fait de partager le surplus. Et nous avons tous un surplus de rêve, de moyens, de nourriture, … qu’il faut partager. Et pour moi c’est une chose complètement essentielle, c’est le gaspillage nécessaire. Il est nécessaire de gaspiller son énergie et ses richesses à une seule condition, c’est gaspiller avec des gens qui feront la même chose la prochaine fois.
Je note: intéressant de mettre en rapport ce gaspillage nécessaire avec la pratique amateur, avec le désir de partager le surplus (notre temps libre, notre talent, notre liberté d’artiste, …). Quelquefois, le Potlach est en échec, parce que les personnes qui participent au même projet ne sont pas prêtes à faire la même chose la prochaine fois. J’ai parfaitement expérimenté cette situation, dans laquelle le déséquilibre des échanges finit par hypothéquer tout projet. La réponse se trouve aussi dans la responsabilité partagée. La pratique collective est un espace de responsabilité collective. J’ai souvent répété: le groupe vous apporte ce que vous venez chercher quand vous lui apportez ce que vous attendez de lui. En d’autres mots: le collectif vous rend ce que vous contribuez à construire du collectif.