Heureux hasard de lecture, je referme Sebald (Les émigrants, Ambros Adelwarth), j’ouvre Rigoni Stern (Sentiers sous la neige). En une demi-heure, je suis frappé de la coïncidence, dans ces moments mêmes où la question du souvenir m’occupe.
Le souvenir (…) m’apparaît souvent comme une forme de bêtise. On a la tête lourde, on est pris de vertige, comme si le regard ne se portait pas en arrière pour s’enfoncer dans les couloirs du temps révolu, mais plongeait vers la terre du haut d’une ces tours qui se perdent dans le ciel.
W.G.Sebald
Les souvenirs sont comme le vin qui décante dans la bouteille : ils demeurent limpides tandis que la partie trouble reste au fond de la bouteille. Il ne faut pas la secouer.
M.Rigoni Stern