La terre serait-elle, pour finir, la seule habitée de toutes ces étoiles sans nombre ? Alors, un jour, au moment du partage de la succession, peut-être chacun de nous hériterait-il d’une de ces nébuleuses qui unissent en elles cinquante millions de soleils. Et pourquoi pas ? Après tout, elles ne sont que comme une tête d’épingle dans notre cerveau. Lorsqu’il pourrit dans la terre, il est semblable à des fermentations de paille humide, qui produit des voies lactées aux rubans verdâtres, des comètes arquées et des soleils tournoyants. Toutes ces choses sont des rêves de l’absolu, et les dimensions ne sont qu’illusoires. (…)
Ernst JÜNGER, Graffiti, p. 88