Traduire du chinois

p1030753Traduire du chinois, pour moi, qui n’en connaît pas un seul mot, qui n’en déchiffre pas un caractère, c’est bien cela, participer à l’entretien infini, répercuter, en le remodelant, l’écho d’une ombre, un écho qui n’existe lui-même que dans son mouvement et dans sa lumière. Essayer d’être à la lisière et au cœur à la fois, juste un instant, comme un possible parmi des dizaines d’autres.

André MARKOWICZ, Partages 2, p. 159

Esperar

Traduire – et il faut à ce sujet lire et relire tout ce qu’a pu dire Antoine Berman – ce n’est pas verser, ce n’est pas faire de la version, c’est esperar, c’est attendre et espérer que la langue se donne, qu’elle vienne à elle-même par le travers que lui ouvre l’autre langue.

Jean-Christophe Bailly, Le propre du langage, Seuil, p.127